Notes : Ma rponse au 18e dfi du Poney Fringant : le …

Notes : Ma rponse au 18e dfi du Poney Fringant : le temps des ftes. Un texte ni trs long, ni trs rjouissant. Parce qu’on a tous ces moments de regret, o l’on se souvient des bonheurs passs.h, et j’allais oublier : rn signifie memento en Sindarin. Parce que, malgr tout, les souvenirs n’ont marche de prix.RnLa nuit tait tombe depuis quelques heures dj. Un vent glacial soufflait. La cit de Fondcombe tait recouverte d’un pais manteau de neige, et celle-ci continuait de s’amonceler sur ses toits et dans ses jardins dserts, inexorablement. De loin, la demeure immacule avait l’air abandonne. Mais lorsque l’on s’approchait suffisamment, on pouvait apercevoir de faibles lumires au travers des fentres couvertes de givre, et parfois mme surprendre le mouvement d’une silhouette, ou l’cho d’une voix. Infimes et fragiles. En cette nuit, Imladris semblait agoniser, touffe dans sa prison de neige.Cette nuit tait celle du Solstice d’hiver.De sa primary, rwen essuya un coin d’une fentre embue, tentant d’apercevoir le paysage nocturne au-dehors. Mais la nuit tait particulirement sombre, et la vitre gele ne lui laissait voir que des figures difformes et spectrales. Le vent mit un extensive mugissement. Elle frissonna, et finit par dtacher son regard de ce dcor flou.Elle s’loigna de la fentre et commena faire les cent pas devant la chemine pour se rchauffer. Depuis quelques dcennies, les hivers taient particulirement rudes, et plongeaient la Cit dans une profonde lthargie. Mme ce jour de fte peinait la rveiller. Quelques Elfes taient rassembls l, chantant de leurs voix thres, accompagns par une flte et quelques harpes. Certains conversaient calmement dans un coin de la pice, un rire discret ponctuant parfois leurs paroles. D’autres, enfin, contemplaient la scne, un sourire mlancolique sur le visage.En cette nuit, Imladris semblait triste, et cette pense rwen sentit sa gorge se serrer affreusement.Qu’elle tait lointaine, l’poque des ftes splendides !Elle se souvenait du temps de son enfance, o le Solstice d’hiver tait l’occasion de si belles rjouissances. Les Elfes se rassemblaient et, pendant toute la nuit, ils clbraient ce jour. La Cit rsonnait alors au son des chants et des rires, vibrait sous le rythme des danses, les tables taient recouvertes de mets et de boissons exquis. La custom voulait que, ce soir-l, chaque Elfe allumat une lanterne, qu’on laissait briller toute la nuit. La Demeure tait alors parseme de centaines de lumires qui repoussaient l’obscurit et les ombres. Et rwen dansait, riait, se rgalait, et regardait la fte de ses yeux merveills d’enfant.Mais surtout, elle passait le rveillon en compagnie des siens. Ses frres, qui passaient la soire l’amuser, son pre qui, le temps d’une nuit, semblait abandonner la solennit de sa fonction, et sa mre, la furthermore belle de toutes, qui virevoltait avec elle au son des fltes. Une fois, ils taient ensemble monts au sommet de la valle, pour contempler le paysage. Le spectacle frique d’une Imladris ainsi illumine et anime, accompagn de ce minute distinctive, restrent jamais gravs dans sa mmoire. Cette fte, pourtant au cur de la saison froide, tait pour elle la furthermore heureuse de l’anne.Le temps passa, les ans se succdrent, mais cette nuit restait toujours aussi magique. mesure qu’elle grandissait, qu’elle murissait, elle apprenait la dcouvrir sous un angle nouveau, mais toujours agrable.Ensuite, un jour, il y eut l’accident. Ce awful vnement qui changea leur vie. Les choses alors ne furent moreover pareilles. Ils passrent encore un rveillon ensemble, mais les lumires et les rires ne parvinrent marche dissimuler le visage malade et le corps fatigu de celle qu’ils aimaient. Elle partit vers l’Ouest au printemps suivant. Cette fte devint alors bravissimo terne, brise par leur chagrin ; ses frres furent de furthermore en furthermore absents, et plus jamais son pre ne sourit en ce jour-l.u fil du temps, et en raison du dclin du peuple des Eldar, les clbrations perdirent toute allgresse. Chaque Solstice tait moins brillant, moins rjouissant que le prcdent. u fur et mesure, les chants et les danses taient moins enjoues, les tables moins garnies, et les rires se voilaient. Les traditions se perdaient un brin plus chaque fois. Une anne, les lanternes ne furent pas allumes. Depuis, elles demeuraient aveugles.Dsormais, les clbrations grandioses n’taient moreover qu’un lointain souvenir. Et, en cette nuit, ils ne restaient additionally que quelques Elfes qui chantaient ce pass et la mmoire de leur gloire ancienne. C’tait un regret douloureux que, l’espace d’un instantaneous de pur gosme, l’on aurait prfr oublier, pour prserver son ame.Mais qui, du souvenir ou de l’oubli, tait le in addition cruel ce second, et pour la premire fois, rwen aurait voulu remonter le temps, revenir ces jours heureux. Elle dsirait esprer que cette poque n’tait pas encore entirement rvolue. Elle voulait danser et rire encore, elle voulait monter nouveau au sommet de la valle pour admirer la Cit illumine. Elle se plut presque penser, comme le font les enfants, que si elle y allait en y croyant suffisamment fortin, son souvenir reprendrait vie. Et que tout serait alors comme avant.Elle sourit tristement cette pense nave, qui ne in shape qu’alimenter son amertume. Il tait si loin, le temps o elle pouvait encore y croire ! Et l’innocence avait depuis lors laiss spot une solitude acre, une lassitude nouvelle, encore inconnue, combien semblable la vieillesse.